Intelligence artificielle

Travail 5.0

Dans de nombreuses professions, notamment celles de la connaissance, la numérisation a créé des possibilités de travail flexible en matière de temps et de lieu. Parmi elles, le télétravail. De nombreuses activités peuvent être effectuées de n’importe où dans le monde grâce aux moyens de communication modernes. Il est également possible d’offrir ses services via des plateformes numériques. Cette indépendance temporelle et géographique et les nouvelles formes de travail qui en découlent peuvent dépasser le cadre juridique actuel dans le domaine de la loi sur le travail et des assurances sociales. Il faut donc trouver des solutions innovantes.

Intelligence artificielle

Revendication

Les employeurs et les employé-e-s doivent être sensibilisé-e-s, voire formé-e-s spécifiquement à l’utilisation de l’IA et à l’enrichissement des activités existantes par l’IA. Mais surtout, il faut des règles de jeu communes qui déterminent si et comment les entreprises et leurs collaborateurs-trices peuvent utiliser les applications et outils basés sur l’IA.

Arguments

L’économie, la politique et les employé-e-s doivent s’assurer ensemble que les opportunités de l’IA sont exploitées sans négliger les droits fondamentaux, la santé mentale des employé-e-s et les normes éthiques. La voie vers un avenir régi par l’IA nécessite un équilibre entre progrès et responsabilité.

«L’IA relève un grand potentiel pour rendre le travail plus efficace et plus intéressant. Elle doit donc également être implémentée avec la participation et l'implication directe des employé-e-s.»

Ursula Häfliger, Directrice de la plateforme

Analyse

Compte tenu de sa forte proportion de métiers de la connaissance et de son niveau de salaire élevé, la Suisse est confrontée à des changements considérables dus à l’IA. L’impact de l’automatisation sera particulièrement important dans les métiers du domaine commercial et de la gestion d’entreprise, ainsi que dans les métiers MINT et de vente. L’IA ne remplace pas seulement les activités routinières simples, elle accomplit également des tâches complexes qui requièrent un haut niveau de compétences linguistiques et mathématiques. Il s’agit notamment de la génération de textes, mais aussi et surtout de tâches de coordination et d’analyse. 

Une grande partie des applications actuelles basées sur l’IA relève du domaine de l’intelligence analytique, où les ordinateurs ont atteint un niveau égal, voire supérieur, à celui des humains, car ils sont plus rapides et disposent de meilleures capacités de mémoire que le cerveau humain. Typiquement, cette intelligence est appliquée à de grands volumes de données et doit accomplir des tâches complexes mais systématiques, cohérentes et prévisibles. Parmi les métiers basés sur l’intelligence analytique, on trouve les informaticien-ne-s et les technologues, les scientifiques de données, les mathématicien-ne-s, les comptables et les économistes.

Selon une étude de McKinsey (2023), dans les métiers de la connaissance, les technologies d’IA actuelles peuvent permettre d’automatiser des activités qui prennent actuellement jusqu’à 70% du temps de travail – soit bien plus que ce qui avait été estimé auparavant. La capacité croissante de l’IA générative à comprendre le langage naturel accélère notamment ce processus et permet également de prendre en charge des tâches collaboratives et décisionnelles. D’ici 2060, près de 50% [UE1] des tâches effectuées dans les métiers de la connaissance pourraient ainsi être automatisées. Ce changement structurel entraîne une modification parfois fondamentale des profils de poste, mais il offre également de nouvelles opportunités.

L'Organisation internationale du travail (OIT) souligne que l'IA va à la fois élargir et remplacer des activités, en particulier pour les emplois à revenus moyens et élevés. Cette rupture des compétences peut engendrer une différenciation sur le marché du travail. Les activités pouvant être automatisées risquent d’être moins valorisées et moins bien payées. En même temps, les activités élargies peuvent entraîner une productivité accrue et donc être mieux valorisées. Quoi qu’il en soit, il faudra les compétences nécessaires à la gestion de ces nouvelles technologies, que ce soit dans le cadre de leur implémentation ou de leur utilisation. Et cela nécessite un processus de (re)mise à niveau de la main-d’œuvre. Au final, ce sont bien les collaborateurs-trices  qui possèdent le plus de connaissances sur les structures et les processus internes de l'entreprise.

D’une manière générale, l’introduction de l’IA dans le monde du travail requiert une approche minutieuse et participative. Il convient d’éviter de répéter les mêmes erreurs que celles commises lors de précédents progrès technologiques, à savoir que l’on introduit d’abord la technologie et que les personnes doivent ensuite s’adapter du mieux qu’elles le peuvent. Les employeurs doivent être sensibilisé-e-s, voire formé-e-s spécifiquement à l’utilisation de l’IA et à l’enrichissement des activités existantes par l’IA. Il faut des règles de jeu communes qui déterminent si et comment les entreprises et leurs collaborateurs-trices peuvent utiliser les outils et les applications basés sur l’IA.

Engagement

La plateforme agit dans l’intérêt des métiers de la connaissance, c’est-à-dire des métiers les plus touchés par l’IA. C’est pourquoi elle se mobilise pour une utilisation de l’IA dans le monde du travail centrée sur l’humain. L’objectif est de faire connaître aux milieux politiques et économiques les effets attendus et les idées pour une mise en œuvre adaptée aux employé-e-s.

début de page